Une protestation contre le bombardement des populations civiles
Date : 22/03/1938
Éditeur : Le Figaro
Source : 113e année, n°81, p.1
Relation : Notice bibliographique BnF
Type : Manifeste
Description



Une protestation contre le bombardement des populations civiles
Le Comité français pour la paix civile et religieuse en Espagne et le Comité espagnol pour la paix civile nous communiquent:
Les méthodes de guerre totale employées contre les non-combattants sont un crime qu’aucune raison stratégique ne saurait justifier et qui déshonorent le camp, quel qu’il soit, qui les utilise. En particulier, les bombardements aériens massifs sur des centres de population civile où les objectifs militaires, s’ils existent [---] doivent être considérés comme des mesures de terrorisme, que ce motif soit avoué ou non.
Nous constatons en ce moment une recrudescence de ces procédés. Barcelone vient d’être la proie du plus écrasant bombardement que l’on ait enregistré depuis les débuts de l’arme aérienne.
Si des raisons de simple humanité suffisent pour condamner un tel massacre de non-combattants, ce massacre devient plus révoltant encore s’il est possible lorsque les chefs responsables des opérations se réclament de la civilisation chrétienne.
Au moment où les gouvernements français et anglais joignent leurs efforts pour obtenir la fin de ces hécatombes, il est utile que l’opinion publique se fasse entendre.
Nous élevons une protestation solennelle contre ces procédés et appelons les hommes de bonne volonté, et spécialement les chrétiens, à joindre leurs voix aux nôtres.
Pour le Comité français pour la paix civile et religieuse en Espagne:
Mgr E. Beaupin, directeur du Comité catholique des Amitiés françaises à l’étranger; Georges Duhamel, de l’Académie française; docteur de Fresquet, Louis Gillet, de l’Académie française; Jacques Madaule, Gabriel Marcel, Jacques Maritain, François Mauriac, de l’Académie française; Paul Vignaux, Claude Bourdet, secrétaire.
Pour le Comité espagnol pour la paix civile:
Alfred Mendizabal, Victor Montserrat, Juan Roca.