(sans titre) Mermoz
Date : 16/01/1937
Éditeur : Le Flambeau
Source : 9e année, 3e série, n°90, p.1
Relation : Notice bibliographique BnF
(sans titre) Mermoz
- “… Une civilisation qui ne devrait
- servir qu’au progrès humain”
- MERMOZ
“Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie…” J’ai toujours cru que la valeur réelle d’un homme se mesurait au pouvoir de se donner. Je ne dis pas: au goût du risque. Des garçons risquent tout, souvent, par manque d’imagination, par vanité, par bêtise.
Un Mermoz, lui, connaît le prix de cette vie qu’il sacrifie. Il ne cherche pas la mort, il se prémunit contre elle dans la mesure où sa téméraire tentative le lui permet. Mais il ne tient plus compte de sa menace, une fois les précautions prises, et il part…
L’aviation, qui a élargi jusqu’aux étoiles l’empire de la Mort et qui trouble parfois avec des mitrailleuses le silence éternel des espaces infinis, a devant Dieu une excuse, une magnifique raison d’être: c’est d’avoir ouvert une route nouvelle à cette impatience de se dépasser soi-même qui fait toute la grandeur de sa créature –et quand une Nation est près de douter d’elle-même, c’est de lui susciter un Mermoz en qui elle reconnaît sa vertu la plus haute, sa vocation de Fille de Dieu.