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Mes premières années à Paris

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III
Barrès court après l’autobus. –Le petit Mauriac reste seul. –Grandeur de Maurice Barrès.

En ce temps-là, nous ne cessions de rabâcher une formule de Brunetière: “La question sociale est une question morale, la question morale est une question religieuse.” Mais un garçon catholique de mon espèce, tout ankylosé par ce qu'un contemporain a appelé “la crampe du salut”, exigeait avec violence que le christianisme fût métaphysiquement vrai. S'il m'avait été démontré que Jésus n'est pas le Christ et qu'il n'y a rien de divin dans l'Eglise de Rome, dans la minute même j'eusse rejeté avec horreur et dégoût les harnais dont elle m'empêtrait, dût la société s'écrouler sur mes épaules.

• • •

Ces réflexions ne m'éloignent qu'en apparence de ce garçon que je vois marcher la tête basse, au delà des années abolies, sous les marronniers nocturnes des Champs-Elysées, tandis nue Barrés s'éloigne. Il avait bien tort de s'irriter, ce petit Mauriac contre la religion tout extérieure, contre ce christianisme sans obligations ni sanctions de son maître. Les Cahiers devaient lui révéler, plus tard, que l'attitude religieuse de Barrès n'avait pas été aussi simple que nous l'avions imaginé de son vivant. Entre tous les hommes qu'il portait en lui, sans doute, était-ce presque toujours le fils spirituel de Renan qui s'exprimait dans ses conversations à bâtons rompus. Peu de temps avant sa mort, comme il s'irritait de la querelle que lui avait cherchée Massis à propos du Jardin sur l'Oronte, un de mes camarades lui avait objecté:
— Que vous importe l'opinion de Massis et de la Croix? Vous n'êtes pas catholique, monsieur Barrés?
— Comment? Je ne suis pas catholique?
— Enfin… vous ne croyez pas à la divinité du Christ?
Et Barrès de s'exclamer, sur ce ton de gamin qu'il prenait parfois:
—Qu'est-ce que vous allez chercher là!
C'est vrai qu'il avait ajouté aussitôt: “J'aime beaucoup la Sainte Vierge...” Eh bien, nous connaissons aujourd'hui un autre Barrès que ce fils de Renan, un Barrès qu'il nous dissimulait. Qu'a-t-il fait toute sa vie que “d'opposer aux autres une surface lisse”, selon la règle que, dès vingt ans, il s'était donnée à lui-même? Mais dans ses Cahiers que nous feuilletons aujourd'hui, les traces de Dieu abondent. Le 17 octobre 1909, il écrit “Ce que l'on apprend de la vie, de ses horreurs et de ses fatigues, c'est la volupté d'être seul avec Dieu.” Si je l'avais cru capable de tracer pour lui seul une phrase aussi brûlante, j'aurais accueilli avec plus de sérieux cette brusque confidence, faite devant moi, à Jules Lemaitre, dans le petit salon de Mme Alphonse Daudet: “Plus je vais et plus je me rapproche de la religion…”
L'autobus de Neuilly traversait la place de la Concorde; il y monta presque au vol et me laissa seul, le cœur plein de tristesse. Je menais alors la plus sotte existence et, sous prétexte de ne pas choisir, la plus hypocrite: je n'écrivais rien qui ne fût médiocre ou bas, mais je ne perdais guère le sentiment de vivre au-dessous de moi-même. Dès que je me retrouvais seul, je sentais l'écart entre le personnage falot que je jouais et ces possibilités dont le grand sourcier qui venait de me quitter avait dénoncé en moi la présence.
Y croyait-il encore? J'ai lieu de penser qu'il est mort sans s'être inquiété de savoir ce qu'il était advenu de la “charmante source”, comme il appelait les Maints jointes. Dans une de nos dernières rencontres, peu avant sa mort, devant le Palais-Bourbon, il me posa sa question habituelle: “Qu'est-ce que vous faites?”
— Mais n'avez-vous pas reçu Le Baiser au lépreux?
Il répondit par un geste vague: sans doute n'a-t-il pas lu le premier de mes livres dont je ne rougisse pas et qui lui donnait enfin raison au bout de douze années
Qu'importe! Barrès a fait beaucoup plus pour moi que d'attirer l'attention du public sur mon premier livre. Sa grandeur m'était une leçon, un reproche vivants... “Sa grandeur? m'oppose un adversaire de Barrès, non: sa volonté de grandeur.” Il est vrai: mais je tiens qu'après le déclin de l'âge, la grandeur ne peut être qu'un miracle de la volonté. Il est faux que le temps travaille pour l'âme: c'est au départ, lorsque l'enfant candide survit encore dans le garçon de dix-huit ans, que se prennent les résolutions héroïques et que les vieillards attentifs à capter ces libres oiseaux n'ont même pas besoin d'être adroits. J'affirme qu'un homme qui, après quarante ans, s'épure et grandit, n'y réussit que par une tension cornélienne de son être. Surtout pour ce qui touche à la chair, c'est peu de dire que l'âge n'arrange rien car les conséquences de nos actes continuent de proliférer en nous, et le temps prête au mécanisme de l'habitude une force qui ne finira de croître qu'avec notre vie.
Barrès se donnait, je crois, sans aucun scrupule, des permissions d'un certain ordre. Comment n'eût-il pas goûté les délices d'un christianisme sans contrainte, de ce christianisme sans victime, sans cette victime qui est nous-même, sans cette perpétuelle immolation de la chair à l'esprit? Le mortier qui relie les pierres de la cathédrale où Barrès s'exalte, c'est une argile vivante toute pétrie de pleurs et même de sang.
Catholique, Barrès n'est pas allé jusqu'à embrasser la croix, ou du moins cette croix particulière qui concerne tout chair. Mais étranger à la croix, il l'était aussi à la joie chrétienne, à ce plaisir des chrétiens, qui naît d'une plénitude, d'un aménagement total de la destinée. Barrès tentait le plus noble effort vers un christianisme intérieur et marquait nettement sur ce point qu'il se sentait différent de Maurras; mais il aurait fallu d'abord, comme le demande Pascal, sans attendre la foi, renoncer aux plaisirs.
Ce grand homme retombait donc sur lui-même et, malgré un labeur énorme, s'ennuyait. “Qu'est-ce que vous faites toute la journée?” me demandait-il. Que fût-il devenu s'il n'avait eu la Chambre?... Son nationalisme l'occupait, le soutenait, certes, mais non comme une mystique: comme un devoir étroitement assumé. Tant de notes accumulées, tant de discours, d'articles, de démarches pour la sauvegarde des Eglises de France, pour les laboratoires, on y admire un effort, une méthode, un acharnement patient, beaucoup plus qu'un enthousiasme sacré. Barrès servait son pays sur le point précis où il en avait le pouvoir, mais sans illusion: il ne doutait pas que la nation fût périssable (par là plus proche de Maurras que de Péguy).
Comme les hommes sont différents de leur légende! Barrès, nationaliste, cherche dans le catholicisme une promesse d'éternité que la nation ne lui donne pas. “Pour moi, écrit-il, j'ai besoin d'une maison éternelle. Cette France éphémère, dont je vois la naissance si proche (avec les Capétiens, pas avant), sur la mort de qui je pourrais avoir une vue, c'est trop peu.”
C'est trop peu... Mais là-dessus n'allons pas nous représenter un désespéré lucide, développant à froid et sans y croire des thèmes qu'il juge bienfaisants. Sa terre, ses morts, Barrés a besoin d'eux, il s'y appuie, il s'y réfugie. Sans autre témoin que lui-même, il embrasse cet autel qu'il a dressé en leur honneur, il les invoque. II n'empêche que c'est la foi en la vie éternelle qui éclaire tout. Si Dieu n'est pas, rien n'est. Et Barrès ne déifie que de la poussière. Il luttait contre cette évidence. Derrière son labeur quotidien, nous pressentions un désespoir métaphysique, corrigé par l'ambition goethéenne de dominer sa vie jusqu'à la fin.
Ce désespoir, j'en entends le cri, le 19 septembre 1909. II n'y a pas un mois que Charles Demange était encore un garçon vivant, avec cette femme dans son cœur… C'est le jour de la fête à Charmes. Barrès écoute de loin la valse du bal sur la place, il écrit: “Je me réfugie au milieu des morts de ma famille. Deux, trois idées, du fond des âges viennent inquiéter, battre mon cœur, fastidieusement répétées comme ses deux, trois accords sur lesquels se balancent les pauvres danseurs. Dans quel dessein ai-je été mis au monde? Que puis-je vraiment pour ceux qui me sont le plus chers? Où tout cela va-t-il aboutir? Qui suis-je? Ces thèmes, ces motifs au milieu de la fête bruyante m'enveloppent d'une effroyable solitude.”
Effroyable solitude... Comme elle m'était sensible, ce soir où je le vis courir, monter dans cet autobus! Solitude sans remède, car Barrés a beau ajouter: “Demain, j'irai à l'église pour la messe des défunts de la paroisse. Que l'on est bien sous la plainte éternelle des chants latins!” Mais comment serions-nous à l'aise sous des chants qui ressasseraient un mensonge? Non, ce ne sont pas là des chants de tout repos, pauvre Barrès; ou alors votre amour de l'Eglise catholique se confondrait avec l'indulgent mépris de Jaurès pour “la vieille chanson qui a bercé la souffrance humaine”.
Et bien sûr, ses compagnons survivants protesteront contre cette image trop noire. Ils évoqueront le Barrès moqueur, gai, presque enfant, ce gamin irrévérencieux que j'ai moi-même entrevu: et aussi l'ambitieux nanti, qui a refermé sa forte mâchoire sur tout ce dont le monde dispose pour ses vainqueurs.
II est vrai... mais si Barrès n'a jamais fini de se répéter à lui-même l'épitaphe déchiffrée sur une dalle, à Tolède: Cinis, pulvis et nihil, s'il ne cesse de remâcher cette poussière et cette cendre, c'est qu'il a touché son rêve à vingt-cinq ans, un soir, à Nancy. A peine sorti de l'adolescence, le nouveau député lorrain, porté par la tendresse de tout un peuple, s'est cru Bonaparte. Cette nuit de l'élection, dans les rues de Nancy, ses camarades, ses amis l'entouraient, le pressaient. le suppliaient: “Souvenez-vous de nous lorsque vous serez là-bas…” Oui, ce soir-la, l'enfant Barrès a tenu contre sa poitrine la gloire politique, la seule qui l'aurait assouvi.
Au réveil, après l'effondrement du boulangisme, il sait déjà que plus aucun honneur, aucune réussite n'aura pour lui ce goût délicieux. Il a eu vingt ans et déjà il était un maître. Les jeunes gens de Paris le saluaient comme leur prince; les électeurs de Nancy le choisissaient, lui, si frêle, si avide... Et puis plus rien, que cette gloire de l’Echo de Paris, de la Ligue des Patriotes, de l'Académie française… Ah! cela est amer, amer à en être empoisonné! Cinis, pulvis et nihil.
Les pensées qui ralentissaient ma marche sur les Champs-Elysées où Barrès m'avait laissé seul, tournaient-elles d'un vol hésitant autour de ces vérités entrevues? Je repassais dans mon cœur, il m'en souvient, chaque parole de mon maître durant cette soirée chez Mme Daudet; je me demandais surtout par où je pouvais rappeler à Barrés quelqu'un d'aussi différent de moi qu'avait dû l'être Jean de Tinan. Je l'ai su bien des années après quand j'ai lu dans les Cahiers cette évocation: “Je songe au jeune Tinan, à sa visite à Neuilly, à ce ton de jeune page, tant de bruit aimable, de gentille vantardise, tout ce bourdonnement des fatuités de la vingtième année... C'est le bruit de l'abeille contre la vitre.”
Ainsi m'aura vu Barrès durant ce bref intervalle de ma jeunesse où son regard s'est arrêté sur moi. Peut-être aussi mon visage de 1910 lui rappelait-il, celui de Jean de Tinan dont Henry Bataille a laissé un portrait que je retrouve à la première page de Aimienne. Tinan dit de son héros Vallonges (avec qui il se confond) qu'il a le visage ovale, un peu pâle, des cheveux châtains coupés court, le front dégagé, peu de moustache, les yeux marron, qu'il est grand et mince. Oui, sans doute, mes vingt ans évoquèrent-ils pour Barrès la silhouette de Tinan adolescent. Mais la ressemblance entre nous devait être d'un autre ordre.
Aux jeunes gens de ma génération, Barrés avait proposé une doctrine: disons en gros qu'il fut avec Maurras le maître de ceux dont la fameuse enquête d'Agathon, à la veille de la Grande Guerre, manifesta les tendances. Mais dix aimées plus tôt, ce que Barrès avait apporté à ses premiers disciples, ceux de la génération de Tinan, c'était une attitude en face de l'adversaire, du Barbare: des autres; un [h]édonisme de l'esprit, un dandysme à l'usage d'anarchistes intellectuels, “clairvoyants et fiévreux”, une méthode pour se prêter aux enrichissements de la vie et pour jouir de soi-même. Parce que j'habitais la province où les influences de cet ordre se font sentir avec un long retard, j'en fus atteint à une époque où Barrès les avait depuis longtemps dépassées. Mais il advint qu'au lieu de tourner à la frivolité et à l'usage délicieux des créatures comme chez Tinan, la leçon de l'ennemi des lois fut renforcée et assombrie, chez l'enfant bordelais que j'étais, par la solitude provinciale et par la formation janséniste. Puis, à peine étais-je arrivé à Paris où tout pour moi s'éclaira, mon barrésisme s'enrichit sans doute de plus gracieuses nuances que le maître se souvenait d'avoir notées chez le jeune Tinan.
Car il n'avait jamais ignoré son pouvoir sur les cœurs frivoles. En 1895, il accepte que Jean Lorrain lui dédie un de ses livres assez immondes, où parmi les étoffes liberty et des grès de Carriès garnis de monnaie du pape, des personnages qu'impressionne Oscar Wilde dégustent des fraises à l'éther. Barrés avait même consenti à écrire une préface à cette médiocre ordure, mais c'était pour maintenir ses distances et pour marquer son dégoût de ces créatures douteuses: “Ces jeunes garçons, dit-il, demeurent vraiment disgracieux, car il n'y a point d'allure qui suffise: à la troisième fois qu'on le rencontre, un homme doit être intelligent ou se taire... Je leur ai amené une petite fille, l'enfant Bérénice, triste et vêtue de violet, avec ses mains chargées de péchés dont ils s'amusèrent. Mais chez eux on ne fume pas et on méprise les idées générales... Quelques verres d'eau que j'ai bus à la tribune des réunions publiques ont effacé sur mes lèvres le souvenir de ces délicatesses compliquées…
En ce qui me concerne, je doute que Barrès se soit jamais donné la peine de beaucoup s'interroger. Il avait épuisé sur Les Mains jointes toute l'attention dont il ait été capable à mon égard. A ses yeux, je ne devenais pas une merveille en m'éloignant de mes vingt ans: au contraire, je cessais d'en être une.
De plus, notons chez lui le souci nouveau de ne pas troubler, de ne pas faire de mal. L'homme de lettres supérieur goûte dans la solitude cette sécurité de ne plus nuire. Il n'y dévore enfin que lui-même.
Ce n'était d'ailleurs pas de mon infime personne qu'il se détachait seulement, mais de tout avenir. Il n'a jamais cru, dans l'absolu, à l'importance des êtres ni des choses, mais il a toujours agi comme s'il y croyait, et c'est une forme de sa grandeur. Au lendemain de la victoire, et bien qu'il ait reçu la grâce de mourir avant les déceptions suprêmes, il a travaillé dans une solitude atroce, admiré surtout des imbéciles et sachant qu'il ne serait pas suivi, à résoudre ces problèmes du Rhin dont dépendaient à ses yeux notre honneur et notre vie. Dans le vacarme de ce dancing qu'était devenu le Paris de 1920, lorsque Dada mettait Maurice Barrès en accusation, que Jean Cocteau riait de cette vigie solitaire, à demi disparue dans l'ombré de la mort, qu'elle rend un son tragique, la question que pose le maître au seuil de la nuit! (et personne parmi nous ne se donna même la peine d'y répondre) “Qu'est-ce que les jeunes Français peuvent trouver de plus intéressant que les problèmes du Rhin?” De plus intéressant? Tout et n'importe quoi, pauvre Barrès: les stocks américains, le cinéma, la revue nègre, l'écriture automatique...
Avant que Dieu remette une fois encore les atouts entre nos mains débiles, rappelons Barrès au milieu de nous, non pour ranimer une doctrine dépassée, mais pour recevoir de sa bouche le maître mot, qui renferme tout notre destin et celui de l'Europe: le Rhin. Qu'on me comprenne: Barrés sait bien que ce nom magique ne répond pas à tout; mais pour refaire une Europe, il ne suffit pas d'une génération et nous avons besoin devant nous d'une période indéfinie de sécurité, de maîtrise. Il faut atteindre cet objectif limité où nous pourrons rêver à ce que nous voulons construire, sans crainte de surprise. La raison de notre échec, Barrès nous la répéterait chaque matin s'il était vivant: “Nous avons échoué parce que nous avons été incapables de fournir une civilisation à ces pays rhénans dont nous étions les maîtres.” Aux pays rhénans d'abord, puis à l'Allemagne, à l'Europe.
La voix de Barrès s'éloigne. Le discrédit d'un Zola, d'un Loti, d'un France ne fut qu'apparent et on continue de les lire. Barrès, qui méconnut tant d'auteurs obscurs, laisse lui-même une œuvre hermétique où les nouveaux venus ont d'autant plus de peine à entrer que les fils de l'esprit barrésien refusent d'en entretenir le culte. Soyons francs: presque tous ses disciples l'ont trahi; ils ont fui et l'ont laissé seul. Essayez donc de faire l'appel: qui d'entre nous monte la garde autour de cette grande mémoire? Bien sûr, Duhourcau, Benjamin, répondront: Présents! Et qui encore? Le jeune Massis? Ouais, ouais…
Mais ceux que l’Homme Libre et l'Ennemi des lois a marqués de sa griffe, les barrésiens de la race royale, dans quelles ténèbres nous faudrait-il descendre, pour les ramener par la peau du cou, au risque d'être mordus jusqu'à l'os! C'est Louis Aragon, c'est André Malraux qui, dès l'adolescence, sombres dandys, n'ont pas haï les lois pour rire et qui ont joué sans tricherie la partie du démon: c'est. Drieu la Rochelle; c'est Montherland, l'héritier le plus comblé parce qu'il a reçu en partage le clairon et le violoncelle. L'auteur du Chant funèbre pour les morts de Verdun, le voilà bien, l'héritier authentique, qui aurait eu droit à tout, et jusqu'aux obsèques nationales à Notre-Dame, s'il ne s'était préféré lui-même.

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