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L’Église et les sports

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Dans une édition nouvelle des Olympiques, Montherlant refuse durement à l’Église catholique le droit de se servir des sports pour atteindre les jeunes gens. On imagine avec quelle verve il la dénonce comme l’ennemie du corps.
Sans entrer dans un débat où le livre brillant du Père Poucel: Plaidoyer pour le corps nous serait d’un grand secours, accordons d’abord à Montherlant que certains sports —et, par exemple, la boxe, le rugby— ne sont pas naturellement catholiques. Mais il existe une vie active des jeunes corps que le surnaturel pénètre et baigne sans rencontrer d’obstacle. Je pense à cette jeunesse sur les routes de l’été, lorsque le départ, à l’aube, est précédé de la messe et de la communion, que la halte se fait dans une église pauvre où une lampe brûle et que les complies sont dites le soir devant le dernier tabernacle rencontré.
La course en montagne, qui représente peut-être le plus grand effort physique, s’accorde à la méditation et à la prière. Je me souviens d’avoir vu, cet été, au refuge Albert-1er, deux alpinistes qui étaient partis depuis huit jours déjà et faisaient tous les sommets du massif, portant sur leur dos le matériel de campement. Dans le sac de l’un d’eux, où chaque objet était strictement indispensable, je vis luire la tranche dorée d’un bréviaire.<br /Si le culte du corps exige un certain ascétisme, il appartient aux esprits religieux de donner à ces privations, à ces refus, une portée plus haute, il leur appartient d’associer l’âme à cette discipline du corps.
Montherlant sait bien que la vie sportive, séparée de toute spiritualité, crée une jeunesse brutale et aisément asservie. Rien, sans doute, ne donne, ici-bas, l’idée de la perfection comme un jeune athlète, pieux et pur.

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