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Une leçon

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Les Français qui jugeraient excessives les mesures que M. Daladier a dû prendre contre les communistes feraient bien de lire et de méditer une brochure que vient de publier en France M. Indalecio Prielo, ancien ministre de la Défense nationale du gouvernement de Madrid, où il dénonce les intrigues des Russes, dans cette Espagne républicaine si peu communiste.
Ils y étaient bien moins nombreux qu'on ne l'imaginait en France: “II n'y eut jamais en Espagne, écrit M. Prieto, de contingents militaires soviétiques, ni petits ni grands. Je suis certain que les Russes répartis sur notre territoire ne dépassèrent jamais un demi-millier d'individus, en comptant les aviateurs, les marins, les interprètes et les policiers. La majorité de ces Russes étaient des aviateurs qui, tout comme les Italiens et les Allemands, ne faisaient en Espagne que des stages courts et étaient relevés très vite.”
Aussi peu nombreux qu'ils fussent, comme ils fournissaient le matériel de guerre, ils-régnaient en maîtres. Le ministre de la Défense nationale dut céder la place, le jour où il voulut empêcher que le service des recherches militaires tombât aux mains des Russes, de qui dépendait déjà la direction générale de la Sûreté. Retenons cet avertissement dont les républicains de France pourront faire leur profil: “Certains communistes, auxquels ont été donnés des postes de confiance, ont ordre de dissimuler leurs opinions, afin qu'on ne se méfie point d'eux, et même de les déguiser en s'inscrivant dans d'autres partis. En soi, le fait est déjà très grave que, grâce à cette ligne de conduite, le Bureau communiste puisse tenir entre ses mains les fils les plus ténus de l'Etat; mais la gravité peut atteindre à l'extrême si le Bureau obéit aveuglément aux Instructions d'un Gouvernement étranger.”
Moscou a sans doute fourni Madrid de matériel, mais il y a détruit la République. Les ordres des ministres étaient interceptés. M. Prieto ordonne par exemple que le destroyer Ciscar quitte Gijon menacé par les armées nationalistes, et qu'il se réfugie à Casablanca. Les communistes interceptent l'ordre, et le ministre apprend qu'au cours d'un bombardement aérien de Gijon, le destroyer qu'il croyait déjà au Maroc a coulé. Au cours de l'enquête, le télégramme chiffré portant les ordres de Prieto est retrouvé derrière un divan du ministère.
Qu'un Messerschmidt ou qu'un Heinkel atterrisse en Espagne gouvernementale, les Russes se l’adjugent d'autorité. Ils se servent d'abord. On dirait qu'un souci de domination et de profit immédiat les détourne de réaliser leur but, essentiel qui est de bolcheviser l’Espagne. A moins qu'ils n'aient voulu torpiller la République espagnole décidément trop réfractaire au marxisme.
C'est par là que cette brochure de M. Prieto nous peut apporter quelque réconfort. Elle nous confirme dans cette idée que les Soviets sont des alliés décevants et que si leur amitié fut fatale à la République espagnole dans l'opinion du monde, leur inimité fit la fortune de Herr Hitler. Mais maintenant…

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