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Deux témoignages

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Deux témoignages demeurent, entre tous ceux qui ont été donnés depuis deux ans, celui de Gide et celui de Bernanos, —qui n’ont pas reçu de réponse, qui ne seront pas réfutés et devant lesquels l’adversaire hésite entre l’insulte et le silence.
Gide, communiste, a nié que le régime de Staline fût le régime de la justice. Bernanos, catholique, a chassé le crime de cette ombre où il s’était tapi, au pied de la Croix.
Et ce n’est pas un hasard que ces deux témoignages nous viennent de très grands écrivains.
Le talent est ennemi du mensonge; ou plutôt un menteur, un calomniateur, ne saurait être ni un véritable romancier, ni un historien véridique, ni un critique juste. Qu’il ne puisse pas être non plus un poète, cela va sans dire: le poète est l’homme qui voit et qui montre, au delà des apparences, ce qui est.
La vocation d’un écrivain est d’atteindre le vrai. Les uns le cherchent de tout leur cœur, les autres, de tout leur esprit. D’autres enfin savent concilier l’esprit et le cœur: mais ces divergences n’empêchent point qu’on reconnaisse au même signe, à droite et à gauche, ceux qui seront les maîtres.
Le menteur en politique est aussi un menteur dans son art. L’indifférence à la souffrance des hommes ne saura jamais peindre les hommes.
La devise “par tous les moyens” désigne la catégorie d’individus dépourvus, même sur le plan esthétique, du don essentiel, qui est le don de choisir, à la lumière de cette flamme où le beau et le vrai sont confondus.

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