L’Amitié de France (février-mars-avril 1914).
– Nouvelle Revue française (1er février)

L'amitié de France (février-mars-avril 1914) —Notre robuste mère fête ce mois-ci le septième anniversaire de sa fondation; par la plume de son directeur, elle en prend occasion pour poser une fois encore les principes inébranlables sur lesquels elle s'appuie: “Nous n'avons point été un journal d'apologétique dogmatique, n'ayant point qualité pour l'être. Mais nous sommes ici un groupe d’écrivains pour qui tout s'ordonne si sûrement et si infailliblement du point de vue catholique qu'il passe nécessairement quelque chose de notre assurance et de notre tranquille conviction dans tous nos ouvrages. Comme nous croyons, nous parlons. Nous ne sommes point la lumière, mais de notre mieux nous la réfléchissons, et nous ne concevons même pas que nous pourrions faire autrement ni nous employer à autre chose. Nous tâchons de ne point amoindrir l'éclat des rayons qui nous ont frappés. S’il plaît à Celui qui est la source, leur harmonie peut aller enchanter d’autres yeux et ravir d’autres âmes.” Nous reconnaissons bien notre maître à ces fières et justes paroles.
Le directeur de l’Amitié de France peut être sûr que nous resterons fidèle à son cher et inoubliable enseignement.
Georges Dumensil: Notre ami saint Augustin. –André M. de Poncheville: La mort de Carpeaux. Commémoration de Félix Ravaisson. La doctrine, par Georges Dumesnil.

Nouvelle Revue française, 1er février. —André Gide continue d’y publier Les caves du Vatican. Il ne faut plus douter qu'il s'essaye au roman-feuilleton. Pour que l’expérience fût concluante, il aurait dû donner son ouvrage au Petit journal. Mais les concierge l'eussent jugé assommant tandis que les lecteurs de la Nouvelle Revue française s’y délectent: c'est l'espèce de plaisir que goûtent les gens du monde au cirque Mollier où les clowns, les équilibristes sont des messieurs à leur cercle et qu'ils saluent. Ce pitre ne me retiendrait guère si je ne savais que son visage enfariné sous une perruque d'étoupe verte est le visage même d'André Gide. Hélas! Je me sens trop de faiblesse pour Les cahiers d'André Walter, pour les nourritures terrestres et je ne peux me réjouir de le voir s'attarder ainsi à de puériles gageures...